Acide chlorhydrique

L'acide chlorhydrique est une solution de chlorure d'hydrogène dans l'eau. Le chlorure d'hydrogène, un acide fort, est un gaz diatomique de formule chimique HCl qui s'ionise totalement en solution aqueuse pour donner toute une variété d'espèces chimiques, notamment des anions chlorure Cl et des cations hydronium H3O+, ces derniers étant en moyenne solvatés par cinq molécules d'eau ; diverses variétés d'ions oxonium sont également présents parmi les solutés. Il se présente sous la forme d'un liquide incolore d'aspect aqueux à l'odeur piquante très reconnaissable. L'acide concentré est très corrosif, avec des émanations ou « fumées » toxiques, et il doit être manié avec précaution5 ; il peut avoir un pH inférieur à -16.

L'acide chlorhydrique est le principal constituant des acides gastriques. Cet acide minéral est couramment utilisé comme réactif dans l'industrie chimique. Il est essentiellement produit comme précurseur du chlorure de vinyle destiné à la fabrication du PVC. Dans l'industrie agroalimentaire, il est utilisé comme additif alimentaire et pour la production de gélatine. Son utilisation domestique, sous forme diluée, se résume à l'entretien des installations sanitaires afin d'en éliminer les dépôts de calcaire.

L'acide chlorhydrique était connu jadis sous le nom d’acide muriatique ou d’esprit de sel, bien avant la découverte du chlore, car il était produit au xve siècle par Basile Valentin à partir de sel gemme NaCl et de sulfate de fer(II) FeSO4 (le « vitriol vert »), et au xviie siècle par l'Allemand Johann Rudolf Glauber à partir de sel de table et d'acide sulfurique H2SO4. Il aurait été découvert par l'alchimiste Jabir Ibn Hayyan aux alentours de l'an 800[réf. nécessaire]. L'acide muriatique est une espèce chimique qui a été fréquemment utilisée depuis les débuts de la chimie. Au Moyen Âge, sous le nom d'« esprit de sel » qui dénote la proximité avec le sel marin NaCl, il était utilisé par les alchimistes dans leur quête de la pierre philosophale7 (ou acidum salis). Après Glauber, il fut ensuite encore plus communément utilisé au laboratoire de chimie, notamment au tournant du xviiie siècle et xixe siècle par des scientifiques tels que Priestley ou Davy qui contribuèrent à établir la chimie moderne.